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Qu'est ce que la sécheresse éclair ?
Publié le 27/08/2024
Les canicules et les épisodes de sécheresse s’intensifient. Ces événements météorologiques deviennent de plus en plus rapides et intenses. En résultent des dégâts importants dans les cultures agricoles, et une diminution des ressources naturelles.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce sont les régions humides, notamment l’Europe, qui sont les plus touchées par ce phénomène. Causes, risques, précautions à prendre, HomeServe vous dit tout sur la sécheresse éclair.
Qu’est-ce que la sécheresse éclair ?
Le concept de sécheresse éclair a été popularisé en 2012, lorsque les États-Unis ont subi une vague de sécheresse sans précédent, au cours de laquelle de nombreuses récoltes ont été détruites. Par la suite, un collectif de chercheurs britanniques et chinois a publié une étude dans la revue Science en avril 2023, ce qui a provoqué une prise de conscience générale.
À l’inverse des sécheresses traditionnelles qui s’installent pour une durée de 40 à 60 jours, la sécheresse éclair est très brève. Ce phénomène météorologique dure généralement entre une semaine et un mois. C’est d’ailleurs cette rapidité qui crée le plus de difficultés, car les plantations n’ont pas le temps de s’adapter aux variations hydriques.
Depuis 1951, les sécheresses « éclair » ont connu une forte augmentation sur 74 % de la surface du globe terrestre. Toutes les régions sont touchées, en particulier les zones humides. L'Europe est particulièrement vulnérable en raison de son climat tempéré, qui favorise l'humidité.
Les chercheurs estiment que les sécheresses éclair devraient s’intensifier, et augmenter d’environ 20 % entre 2050 et 2100, en raison du changement climatique et des pratiques quotidiennes des agriculteurs, des particuliers et des entreprises.
Les facteurs qui entraînent une sécheresse éclair
Les épisodes de sécheresse peuvent être dus à plusieurs facteurs, qui combinés engendrent des perturbations profondes et de longue durée.
La sécheresse météorologique résulte d’un manque de précipitations sur plusieurs semaines. En d’autres termes, il ne pleut pas assez pour alimenter les cours d’eau, et répondre aux besoins courants de l’industrie et des particuliers.
La sécheresse peut également être agricole, en raison d’un manque d’eau dans les terres, qui provoque alors une dégradation des cultures. Enfin, la sécheresse hydrologique s’explique par la diminution de la quantité d’eau dans les réserves naturelles.
La nouvelle forme de sécheresse éclair, quant à elle, est provoquée par un manque de pluie et d’une évaporation anormalement rapide de l’eau contenue dans les terres. Pour cela, des conditions climatiques spécifiques sont requises, comme une pression atmosphérique très basse et un air chaud et sec.
Ces facteurs participent à l’émergence du phénomène, et sont difficiles à anticiper pour les experts et météorologues. Par conséquent, il est important de surveiller en permanence les indicateurs climatiques pour mieux comprendre ce phénomène.
D’autre part, les rejets de gaz à effet de serre dans l’atmosphère et le réchauffement climatique participent à l’augmentation du nombre de sécheresses éclair dans le monde.
Les régions du monde les plus touchées par la sécheresse éclair ?
Avec près des trois quarts de la surface de la terre touchés par la sécheresse éclair, les territoires épargnés sont de plus en plus rares. Toutefois, ce ne sont pas les terres les plus arides qui sont impactées, mais les pays où l’humidité est présente. C’est pourquoi les régions affectées se situent principalement en Europe, en Asie, en Australie et en Amérique du Sud.
L’impact est d’autant plus important que ces territoires accueillent une grande partie des exploitations agricoles des pays et des continents. Les végétaux ne peuvent pas se développer, et les cultures déjà semées meurent sous l’effet du manque d’eau. Les conséquences économiques et sociales de ces pertes agricoles peuvent être dévastatrices pour les communautés locales.
En parallèle, la sécheresse éclair favorise les départs de feu et des pénuries d’électricité. Les États-Unis ont connu plusieurs épisodes en 2012 et 2016, qui ont contribué aux incendies et à leur propagation. En Chine, le niveau des fleuves a diminué, et les centrales hydroélectriques ont dû être mises à l’arrêt.
La France n’est pas épargnée. Les réserves naturelles d’eau s’amenuisent, et les cultures de pommes de terre, de maïs ou encore de betteraves subissent des pertes.
Comment limiter les risques de sécheresse éclair ?
La régularité et l’intensité des pluies, l’humidité des sols ou les températures sont autant de facteurs que vous ne pouvez pas contrôler. En revanche, certains gestes du quotidien sont susceptibles de participer à la réduction des gaz à effet de serre et au réchauffement climatique.
En France, les préfectures ont la possibilité d’imposer des restrictions d’eau, aussi bien aux particuliers qu’aux professionnels. Il existe quatre niveaux de gravité, allant de la vigilance (sensibilisation des personnes) à la crise (restriction partielle ou totale de certains usages).
Toutefois, vous pouvez d’ores et déjà adopter quelques habitudes, pour limiter votre consommation d’eau et préserver l’environnement. Privilégier les douches à la place des bains diminue votre besoin d’eau potable. Cette pratique est d’autant plus importante l’été, lors des canicules et des sécheresses. Vous pouvez également réduire l’arrosage du jardin et du potager, ou installer un récupérateur d’eau de pluie.
Par ailleurs, les personnes qui en ont la possibilité peuvent opter pour des transports moins polluants (train, bus), et consommer des produits locaux et non transformés. Les déchets sont aussi une source de pollution et d’émission de GES.
C’est pourquoi vous pouvez acheter des produits de seconde main, ou recycler les objets dont vous n’avez plus l’utilité. Le recyclage permet de réduire de 5 % les émissions de CO² nationales.
De son côté, la pollution numérique représente 4 % des GES français. Elle comprend aussi bien la fabrication des composants des smartphones, que l’utilisation d’Internet.
Quant à l’électricité et au chauffage, ces postes essentiels à la vie quotidienne peuvent être optimisés grâce à une rénovation énergétique complète du logement. Les habitants gagnent ainsi en confort, tout en agissant directement sur leur empreinte carbone. En plus, éteindre la lumière ou baisser le thermostat permet de réduire les factures.
Enfin, privilégier les pratiques de construction durable contribue à limiter les rejets et les effets des sécheresses éclair.
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