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Installer un récupérateur d'eau de pluie

Publié le 30/05/2024

La consommation d’eau potable est un enjeu majeur pour les foyers français. Les ménages adoptent de nouvelles habitudes de consommation de l’eau, afin de réduire leur empreinte écologique et leurs factures. Ainsi, les douches ont remplacé les bains, les mousseurs et autres réducteurs de débit ont fait leur apparition sur les robinets et les programmes éco des appareils électroménagers sont de plus en plus plébiscités.

Économiser l’eau est devenue une nécessité, en raison des différentes sécheresses et pénuries. C’est pourquoi vous êtes nombreux à vous tourner vers des moyens éco-responsables, qui réduisent l’usage de l’eau potable. Hors-sol ou enterré, le réservoir d’eau pluviale joue un rôle essentiel dans la préservation quotidienne de l’eau. Découvrez les conseils de HomeServe pour installer correctement un récupérateur d’eau de pluie à domicile.

Pourquoi installer un récupérateur d’eau ?

Le récupérateur d’eau est un moyen efficace et simple d’agir sur sa consommation d’eau potable. Vous préservez ainsi la planète, ainsi que votre pouvoir d’achat.

Mais avant d’acquérir un collecteur, certaines règles sont à respecter pour vous conformer à la législation en vigueur. Avantages et législation, on vous dit tout.

Des avantages pour la planète

L’Observatoire des services publics d’eau et d’assainissement estime régulièrement les besoins des consommateurs français. En 2023, une personne consommait en moyenne 148 litres d’eau par jour. Au total, c’est plus de 54 m3 d’eau qui ont été utilisés par chaque Français.

Cette consommation impacte directement les ressources de la planète. En effet, pour répondre aux sollicitations, les entreprises spécialisées dans la distribution de l’eau doivent capter et filtrer d’importantes quantités, aussi bien dans les cours d’eau et les lacs que dans les nappes phréatiques. En cas de sécheresse ou d’hiver peu pluvieux, les réserves s’amenuisent et peuvent engendrer des pénuries.

C’est pourquoi l’installation d’un récupérateur d’eau contribue à la réduction de la consommation quotidienne d’eau potable, et participe à la préservation des ressources naturelles.

En plus, la consommation en eau est principalement liée à un usage non alimentaire :

Hygiène corporelle : 39%
Lavage du linge et de la vaisselle : 22%
Chasse d’eau : 20%
Arrosage et lavage de la voiture : 6%.

Par ailleurs, en économisant l’eau potable, vous agissez également sur toute la production d’énergie. Les usines de traitement, les stations de pompage et les divers équipements utilisés pour acheminer l’eau ont besoin de combustibles fossiles ou d’électricité pour fonctionner.

Des avantages économiques

En plus de préserver la planète, vous agissez aussi pour votre pouvoir d’achat.

Ce système est un véritable enjeu financier pour les ménages français, qui ont la possibilité de réduire leurs factures de 40 % à 50 %.

La réserve d’eau personnelle peut être utilisée à la place du réseau potable, notamment pour :

Rincer la voiture,
Arroser le jardin,
Entretenir le potager,
Remplir ou faire l’appoint d’une piscine,
Laver les sols de votre logement,
Alimenter la chasse d'eau

En plus, l’usage de l’eau récupérée n’est pas soumis aux interdictions et restrictions préfectorales liées aux sécheresses.

Depuis la suppression du crédit d’impôt et de l’éligibilité à MaPrimeRénov’ en 2023, cette transition écologique et économique est soutenue par les collectivités et par un taux de TVA réduit à 10 %.

Toutefois, les aides et les subventions sont déterminées localement, et varient d’un département à un autre.

En Ardèche par exemple, le département a décidé d'octroyer une aide à l’achat d'un récupérateur de pluie pouvant atteindre 100 euros. À Genay dans le Rhône, l’installation d’un récupérateur d’eau de pluie enterré d’une contenance minimale de 2 000 litres est subventionnée à hauteur de 300 euros.

Récupérateur d'eau de pluie : que dit la législation ?

En France, le cadre législatif est clair, et détermine avec précision les modalités de récupération de l’eau de pluie, considérée comme non potable.

Pour pouvoir profiter de cette source naturelle, vous devez respecter plusieurs critères :

L’eau doit provenir de la toiture (hors toiture avec amiante ou plomb),
Vous ne pouvez pas la consommer : elle est donc exclusivement dédiée à un usage non alimentaire,
Un carnet d’entretien détaillé (selon les systèmes de récupération),
Procéder à une déclaration en mairie, si votre récupérateur d’eau alimente des WC : l’eau de pluie est alors évacuée par les égouts.

D’autre part, la loi Économie circulaire prévoit l’installation obligatoire d’un système de récupération des eaux pluviales pour toute construction neuve, dans le but de limiter la consommation du réseau d’eau potable.

Comment récupérer l’eau de pluie ?

Le saviez-vous ? Les toitures sont la zone de récupération d’eau de pluie la plus efficace et la plus simple.

En effet, on estime qu’un toit de 100m² peut collecter en moyenne 30 000 litres d'eau de pluie par an !

Où installer le récupérateur ?

Le choix de l’emplacement détermine la quantité d’eau que vous allez pouvoir stocker dans votre cuve. Il est donc capital d’opter pour un toit avec une surface assez grande, capable de recueillir une quantité d’eau en adéquation avec vos besoins.

Vous pouvez l’installer où vous voulez sur votre terrain. Préférez un emplacement proche d’un toit ou d’une gouttière, qui vous permettra de relier facilement la conduite d’évacuation des eaux de pluie au réservoir.

Quel type de récupérateur choisir ?

Il existe trois principales catégories de récupérateurs : les cuves hors-sols, les réservoirs enterrés et les citernes souples.

Les collecteurs hors-sols contiennent généralement entre 200 et 500 litres. Certaines cuves peuvent atteindre 2 000 litres, idéales pour le potager, le jardinage ou le rinçage occasionnel de la voiture. Quant aux modèles les plus petits, ils permettent de stocker jusqu’à 50 litres d’eau pluviale. Ces systèmes s’installent facilement sur les balcons et les petites surfaces extérieures.

Les réservoirs enterrés sont conçus pour conserver de grandes quantités d’eau. Les cuves peuvent fournir plus de 20 000 litres d’eau. Ce type de récupérateur offre plusieurs avantages.

Premièrement, ils offrent une grande contenance et en plus de cela, ils n'ont pas besoin de vidange, contrairement à d'autres modèles. Vous pouvez également les utiliser pour vos besoins domestiques (WC par exemple) et enfin, la température de l’eau à l'intérieur de ces réservoir reste constante.

Enfin, les citernes souples représentent un bon compromis entre les cuves hors-sols et les collecteurs enterrés. Ces poches sont susceptibles d’être mises en place dans les sous-sols ou les vides sanitaires. Quant à leur contenance, elle varie entre 500 et 20 000 litres.

Comment choisir la bonne dimension ?

Pour choisir la bonne taille, vous devez prendre en compte deux paramètres. Il faudra vérifier la quantité d’eau que vous pouvez récolter et également être au clair sur l'usage que vous souhaitez en faire.

En effet, plus vous souhaitez utiliser l’eau recueillie, plus la dimension de la cuve doit être importante. Voici quelques repères susceptibles de vous aider :

Comptez environ 100 litres / m² pour un potager,
Un jardin avec quelques fleurs et du gazon nécessite entre 45 et 60 litres par mètre carré,
Le rinçage d’un véhicule utilise environ 225 litres d’eau,
2 000 à 3 000 litres sont essentiels à l’alimentation des WC.

En d’autres termes, prévoyez la quantité d’eau dont vous avez besoin avant de choisir un récupérateur. Au besoin, n’hésitez pas à varier les solutions, et à installer plusieurs cuves.

Comment installer un récupérateur d’eau sous une gouttière ?

Afin d’éviter d'avoir à enterrer dans le sol une grande citerne de récupération (en polyéthylène ou en béton), un système de canalisation, ainsi qu’une pompe, vous pouvez également placer un récupérateur directement sous une gouttière. En moyenne, on peut récupérer près de 600 litres d’eau par an et par mètre carré de toiture.

L’eau qui ruisselle sur les toitures est transportée par les gouttières jusqu’aux évacuations. L’installation d’une cuve de récupération d’eau de pluie consiste donc à intégrer dans le parcours une dérivation, afin de remplir le réservoir.

Pour cela, vous devez :

Préparer le terrain : la surface d’accueil doit être lisse, plane et capable de supporter plusieurs centaines de kilos,
Positionner le collecteur,
Repérez l’ensemble des pièces du kit de collecteur, ainsi que les points de fixation : l’ensemble des traits doivent être alignés (aidez-vous d’un niveau à bulle),
Tracez la fixation avant de percer le chéneau et le collecteur, à l’aide d’une scie cloche (certains kits viennent en remplacement d’une partie de la gouttière),
Poncez avec du papier abrasif,
Fixez les embouts dans le chéneau et dans la cuve,
Reliez la gouttière au récupérateur avec le tuyau prévu à cet effet.

Comptez environ 1 heure pour réaliser le chantier. N’oubliez pas de vous munir de gants de protection, de lunettes de sécurité et de vêtements adaptés.

Nos astuces pour l’installation de votre récupérateur

L'installation d'un récupérateur d'eau de pluie chez-soi n'a rien de très compliqué et vous pouvez le faire vous-même. Il convient tout de même de connaître quelques astuces simples pour rendre votre installation plus simple et plus efficace.

Pour les personnes qui trouveraient la cuve de récupération peu esthétique, sachez que vous pouvez très bien la camoufler en ajoutant des plantes grimpantes tout autour de celle-ci.

Le positionnement de la cuve a aussi son importance. Il est par exemple préférable de l'installer légèrement en hauteur afin d'être sûr d'utiliser son eau jusqu’à la dernière goutte. Nous vous conseillons également de positionner votre citerne de préférence à l’ombre, pour éviter la prolifération d’algues et de mousses,

Pour éviter de retrouver des feuilles mortes et des débris dans votre eau, nous vous conseillons d'installer une grille entre le récupérateur et la cuve. Enfin, pensez à vidanger votre cuve en hiver pour éviter que l’eau ne gèle et qu’elle ne soit endommagée.

Une fois installé comment entretenir votre récupérateur ?

Voici quelques astuces pour l’entretien de votre réservoir hors-sol :

Nettoyez la cuve deux fois par an, après l’avoir totalement vidée. Cette opération est indispensable pour garantir une eau propre, sans débris ni boue. Pour cela, vous pouvez utiliser un jet d’eau ou un nettoyeur haute pression afin de décrocher les saletés accumulées et incrustées,
Enlevez les feuilles, les résidus, les insectes morts et les branchages qui obstruent la gouttière et la grille de protection. Eliminez également la mousse et le lichen,
Le collecteur filtrant (ou le kit de collecteur) doit être nettoyé, afin de garantir un passage de l’eau fluide et sans contrainte. Si vous avez directement accès à la pièce, un coup de jet d’eau suffit. D’autres modèles doivent totalement se décrocher du chéneau : une fois démonté, rincez le collecteur avant de le remettre à sa place,
N’utilisez jamais de produit toxique, au risque de polluer les sols et de tuer vos plantes.

Les cuves enterrées, quant à elles, n’ont pas besoin d’être vidées, car elles sont protégées de la lumière, des changements de température et du gel. Le développement des algues est donc rare.

Si vous avez une cuve enterrée, pensez tout de même à nettoyer les filtres tous les 6 mois. En plus de cela, il est important de contrôler la limpidité de votre eau régulièrement. Si vous remarquez un changement : une eau trouble ou des mauvaises odeurs, vidangez immédiatement la citerne et nettoyez-la.

Pensez également à vérifier la pompe, le clapet anti-retour ainsi que l’ensemble des raccords, afin de vous assurer que le système est parfaitement opérationnel. Cette opération est obligatoire deux fois par an, uniquement si certains de vos équipements (WC, lave-linge…) sont reliés à votre réservoir.

Récupérateur d'eau de pluie : 3 conseils avant de partir !

Conseil n°1 : N'oubliez pas qu'il est interdit de raccorder, même temporairement, votre installation au réseau d’eau potable, pour des raisons sanitaires. En revanche, vous pouvez brancher de manière indépendante un WC ou une machine à laver, en respectant les préconisations légales (traitement, position des robinets…).

Conseil n°2 : Il existe de nombreuses aides financières destinées aux personnes souhaitant installer un récupérateur d’eau de pluie. Renseignez-vous auprès de votre mairie pour connaître les subventions en vigueur.

Conseil n°3 : N’oubliez pas de déclarer votre installation si celle-ci est raccordée au réseau collectif d’assainissement.