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Fissures sur une maison : que faire et quand s’inquiéter ?
Publié le 01/07/2024
L’apparition de fissures ne signifie bien sûr pas obligatoirement que votre maison va s’effondrer. La présence de fentes doit toutefois être prise au sérieux, car même si le danger n’est pas imminent, la structure de votre logement peut être touchée.
La forme, la taille et la largeur de ces fissures sont des indices à prendre en compte, afin de déterminer la cause et le risque encouru. Les raisons sont multiples, mais avec le dérèglement climatique et les épisodes de sécheresse de plus en plus fréquents, les bâtiments se fragilisent et le nombre de fissures augmente.
Une surveillance régulière et approfondie permet d’intervenir à temps, et de prévoir les travaux de réparation au plus vite. Suivez le guide HomeServe pour reconnaître les fissures, et agir rapidement et efficacement.
Pourquoi ma maison se fissure ?
Qu’elles apparaissent à l’intérieur de votre logement ou sur les murs extérieurs, les fissures sont la conséquence de divers facteurs, qui peuvent affecter la structure et la stabilité du bâtiment.
La sécheresse et les mouvements de sol
Les épisodes récurrents de fortes chaleurs impactent les sols argileux. L’argile agit comme une éponge, qui retient l’eau lors des pluies et se contracte au cours des canicules (craquelures, dureté, sol cassant).
Si votre maison est construite en zone RGA (retrait-gonflement des argiles), le logement risque d’être particulièrement sujet aux fissures structurelles, qui nécessitent l’intervention de professionnels, afin de renforcer les sols.
Le phénomène de retrait-gonflement des argiles n’est pas le seul responsable des fissures. C’est un critère aggravant qui, couplé avec d’autres dispositions spécifiques du logement, amplifie le danger pour les habitants.
La conception de la maison
Les conséquences du RGA peuvent être diminuées avec l’utilisation de matériaux et une conception de la maison adaptés. Toutefois, certains logements anciens ou neufs ne sont pas dotés de vide-sanitaire, de joints de dilatation conçus pour résister à des températures extrêmes, de fondations correctement dimensionnées ou d’un chaînage suffisant au niveau des planchers hauts.
Ces circonstances fragilisent l’habitation, qui est alors plus sensible aux aléas climatiques. Dans ce cas, faites appel à un expert pour connaître la raison exacte des fissures, avant toute intervention. Par ailleurs, les logements récents sont couverts par les garanties décennales et de parfait achèvement, ce qui vous évite d’engager des sommes importantes pour mener à bien les travaux de réparation.
Les catastrophes naturelles
Les inondations peuvent être à l’origine de fissures importantes. La pluie, le ruissellement et le surplus d’eau engendrent un affaiblissement des sols et des fondations. Une fois l’épisode de pluie terminé, l’eau et la boue accumulées se retirent, entraînant avec elles la terre sur laquelle reposent les fondations. En résulte un affouillement qui déstabilise le bâti et provoque des fissures.
Les tremblements de terre sont également responsables de nombreuses fissures. Dans les cas les plus extrêmes, les maisons sont déclarées inhabitables par les services de secours ou doivent faire l’objet de mesures conservatoires d’urgence.
Les vibrations
Si votre logement est situé près d’un axe très fréquenté par les camions ou à proximité d’un chantier, des fissures peuvent apparaître au fil du temps, en raison des vibrations provoquées par les poids lourds et les engins.
En règle générale, les immeubles et les maisons sont susceptibles de connaître des fissurations lorsque des travaux de compactage, de démolition ou de battage de pieux ont lieu. Les failles se présentent souvent aux niveaux des parements, des façades ou des sols. Attention, seul un expert peut certifier que les vibrations extérieures ont causé ces fêlures.
Le gel
Les infiltrations de pluie dans les fissures déjà existantes entraînent des dégâts des eaux, ainsi qu’une augmentation de la taille des fentes. En effet, sous l’action du gel, le volume d’eau augmente, ce qui dilate et aggrave la brèche.
La conséquence directe est un éclatement de la maçonnerie. Ce phénomène a lieu principalement lorsque la faille est verticale.
Quels sont les différents types de fissures ?
Le type de fissure est déterminé par la distance qui sépare les deux bords de la fente. On note trois catégories de brèches : les micro-fissures, les fissures fines et les fissures profondes.
Les micro-fissures sont nommées ainsi en raison de leur petite taille. La plupart du temps, ce type de craquelure est superficiel, et n’impacte pas la solidité de la structure de la maison. On les retrouve généralement près des joints de maçonnerie, en raison d’une mauvaise qualité de l’enduit. En revanche, les micro-fissures verticales ou horizontales peuvent en réalité cacher un problème plus grave et profond : il convient donc de les faire expertiser par un professionnel du bâtiment.
Les fêlures fines touchent aussi bien l’enduit de façade que les parpaings et autres matériaux de construction. En fonction de la gravité de la situation, les fissures prennent des formes différentes : horizontales, en escalier, en moustache ou verticales.
Enfin, les fissures profondes sont les plus dangereuses. La présence de fissures extrêmes signifie que le terrain sur lequel est construit le logement a connu des mouvements profonds. La structure et les fondations du bâtiment ont donc subi de grands traumatismes, qui mettent en péril la stabilité de la maison.
Comment savoir si une fissure est grave ?
Si vous constatez l’apparition d’une fissure sur votre maison, ayez le réflexe de la mesurer, car c’est l’un des principaux critères à prendre en compte pour connaître la dangerosité de la brèche.
Les micro-fissures ont une taille inférieure à 0,2 mm, les fissures fines sont comprises entre 0,2 et 2 mm, tandis que les fissures profondes mesurent plus de 2 mm (au-delà de 1 cm, on parle alors de « lézardes »). Ces dernières sont les plus à risque, et doivent être traitées dans les meilleurs délais.
D’autre part, la forme de la fente peut vous aider à trouver l’origine du problème :
- Horizontale : plancher haut ou bas, la fissure horizontale signifie qu’il y a un défaut de chaînage ou une surcharge. Le risque est l’effondrement de l’habitation,
- En escalier : elle est présente lorsque les parpaings se séparent. Elle se reconnaît facilement, car elle suit les joints des parpaings,
- En moustache : la craquelure provient du recoin de la fenêtre : l’encadrement n’est pas adapté aux menuiseries,
- Verticale : les fondations travaillent, ce qui engendre un mouvement global de l’habitat.
La profondeur est également à surveiller. La fissure profonde (ou traversante) est visible sur les murs extérieurs et intérieurs. En d’autres termes, ce type de fente traverse à la fois l’enduit et le matériau. C’est l’une des situations les plus dangereuses pour les habitants, car il y a un risque structurel.
La gravité de la fissure dépend aussi de son évolution. Si la fente est inerte, le risque pour la maison et les occupants est faible. En revanche, si elle est active (s’élargit avec le temps), demandez conseil à un professionnel.
Maison fissurée : à quel moment faut-il s’inquiéter ?
Les fissures, quelles que soient leur taille, doivent être surveillées régulièrement, afin d’intervenir avant que la structure du bâtiment ne soit en danger.
Voici les critères qui doivent vous alerter :
- Élargissement des fissures ;
- Apparition de fissures à plusieurs endroits dans la maison ;
- Vous entendez des craquements ;
- Vous constatez d’importantes infiltrations d’eau ou de l’humidité qui ne disparaît pas ;
- L’état général de la maison se dégrade : des carreaux bougent, les joints cèdent ou le crépi tombe.
Que faire en cas de fissures sur votre maison ?
Les fissures mettent en danger le bâti mais aussi les occupants. C’est pourquoi vous devez contacter au plus vite un professionnel, afin qu’il mette en place des solutions temporaires ou définitives, dans les plus brefs délais.
Pour cela, demandez conseil à votre assureur, qui vous donnera la marche à suivre, qui diffère selon le type de construction (maison neuve ou ancienne).
L’assurance habitation prend-elle en charge les fissures de maison ?
Les assurances multirisques habitation (MRH) couvrent notamment les dommages liés aux incendies, à l’eau, au gel des canalisations et aux catastrophes naturelles. Si votre maison est fissurée à la suite d’une tempête, vous devez impérativement contacter la mairie du lieu de résidence. En effet, seuls les pouvoirs publics peuvent demander un état de catastrophe naturelle.
Si le ministre publie un arrêté de catastrophe naturelle, votre MRH peut être activée. Vous avez alors 10 jours maximum (après publication du document officiel) pour déclarer le sinistre à votre compagnie d’assurance, par le biais d’un courrier recommandé avec accusé de réception. Précisez la nature des dégâts, la date d’apparition des brèches ainsi que la nécessité de réparation. À la suite de la réception de la déclaration, l’assureur enverra un expert, pour déterminer les causes et estimer le coût des réparations à effectuer.
La prise en charge, quant à elle, dépend des dégâts occasionnés et des conditions souscrites dans le contrat. Dans tous les cas, une franchise s’applique. Comptez 380 euros pour les habitations non professionnelles et 1 520 euros si la fissure provient d’un mouvement de terrain lié à un épisode de sécheresse ou de pluie.
Attention les maisons neuves ou ayant moins de 10 ans bénéficient des garanties décennale et dommages-ouvrage. Les fissures consécutives à la construction ou à la réalisation de gros travaux sont couvertes en parallèle de la MRH. Quant à la garantie parfait achèvement, elle est valable pendant un an, à partir de la réception des travaux.
Comment faire appel à un expert pour analyser les fissures ?
Si vous souhaitez faire appel à un expert en dehors du cadre de l’assurance (lors d’une fissure non liée à une catastrophe naturelle ou une tempête), vous devez contacter un bureau d’expertise en bâtiment.
Le professionnel inspecte alors votre maison, pour trouver la cause des fissures et déterminer leur gravité. Une fois le diagnostic posé, choisissez un prestataire (maçon, façadier ou expert en sol), afin de réaliser les travaux.
Comment réparer une fissure sur sa maison ?
Vous pouvez réparer vous-même une fissure mineure (micro-fissures et fissures fines inertes). En revanche, si la fente est importante ou active, faites appel à une entreprise spécialisée. Seul un professionnel est capable d’identifier la cause de la brèche et d’apporter une solution adaptée.
La réparation d’une fissure légère ou d’une micro-fissure inerte doit respecter certaines étapes indispensables. Dans un premier temps, nettoyez la surface avec une brosse, avant d’écarter la fissure à l’aide d’un grattoir à fissure (reconnaissable à sa forme triangle), afin que l’enduit de rebouchage accroche correctement.
Ensuite, poncez, dépoussiérez, et humidifiez la zone. Remplissez la fente avec le produit, laissez sécher quelques instants, puis raclez le surplus avec une spatule. Poncez une nouvelle fois, afin d’obtenir un résultat lisse. Une fois l’enduit sec, vous pouvez faïencer, poser du carrelage ou crépir.
Réparations de fissures : combien ça coûte ?
Le coût global de la réparation d’une fissure dépend de plusieurs facteurs. Dans le calcul, il faut prendre en compte les frais d’expertise, ainsi que les frais liés à l’intervention d’une entreprise.
Si vous souhaitez réparer vous-même une micro-fissure inerte, seul le prix du matériau est à prévoir. Comptez entre 3 et 16 euros le kilo pour un enduit de rebouchage, et jusqu’à 30 euros pour l’enduit de finition.
En revanche, une fissure active ou une lézarde nécessite une étude préliminaire et l’action d’un professionnel. Comptez entre 500 et 2 500 euros pour le diagnostic. Ce coût varie en fonction du nombre de fissures et de leur importance, de la facilité d’accès et de la taille de la maison. Attention, toute étude complémentaire liée à la géotechnique, au sol ou aux réseaux d’eau fera augmenter la facture finale.
Quant aux réparations, comptez entre 15 et 20 €/m² pour une fissure légère rebouchée par un professionnel, et plus de 30 000 euros en cas de lézardes sur les fondations. Si l’intervention porte également sur le renforcement des sols, le coût peut atteindre les 200 000 euros, pour une maison de 150 m².
La prévention reste l’une des meilleures manières de préserver son logement et d’éviter les fissures. Pour cela, il convient d’entretenir régulièrement sa maison, et de vérifier le bon état des diverses canalisations. HomeServe propose plusieurs contrats d’assistance pour vous protéger au quotidien.
En savoir plus sur le sujet
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