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La mise à la terre : guide complet pour sécuriser votre installation électrique
Publié le 16/05/2025

La mise à la terre est une étape indispensable pour sécuriser les circuits électriques d’un logement et protéger les occupants. Depuis 1969, la norme NF C 15-100 définit les équipements obligatoires à raccorder et les dispositions techniques à respecter, afin de garantir une évacuation fiable des courants de fuite.
En quoi consiste la mise à la terre ? Obligations, contraintes et déploiement, HomeServe fait le point avec vous.
Principes fondamentaux de la liaison à la terre
La liaison à la terre est un dispositif électrique conçu pour protéger les équipements et les personnes des courants de fuite. Découvrez les éléments qui composent le système de mise à la terre.
Rôle du conducteur et de la prise de terre
Le conducteur et la prise de terre jouent un rôle central dans la protection des personnes et des biens. Le conducteur de terre, aussi appelé protection équipotentielle, permet de relier des masses métalliques à la prise de terre.
En d’autres termes, il assure l’acheminement des courants de fuite vers le sol, en cas de rupture du circuit électrique. Au sein du réseau, il prend la forme et l’aspect d’un fil jaune et vert.
La prise de terre, quant à elle, est le point de contact physique avec le sol. Piquet ou câble de cuivre enterré, cette liaison garantit une évacuation du courant sans porter atteinte à l’installation, aux équipements ou à l’intégrité physique des personnes.
Fonctionnement avec le tableau électrique
Le tableau électrique répartit l’électricité dans chacune des pièces du logement et assure la sécurité des occupants grâce aux différents disjoncteurs.
Dans ce cadre, il est directement relié au conducteur principal de terre, via un bornier de terre. Ce dernier permet de faire la liaison entre les masses métalliques et le piquet d’évacuation du courant.
En parallèle, les disjoncteurs détectent toute anomalie (différence de puissance entre le courant entrant et sortant). En cas de défaillance, les disjoncteurs ouvrent le circuit électrique, dans le but de couper l’alimentation d’une partie ou de l’ensemble du bâtiment.
Protection contre les risques électriques
La mise à la terre est essentielle pour préserver le logement et la vie des personnes. En effet, en cas de défaut d’isolement (fils dénudés, humidité, installation vétuste), le courant cherche le moyen le plus rapide de rejoindre le sol.
Si votre habitation ne possède pas de mise à la terre, le courant peut alors traverser une personne (électrisation ou électrocution), engendrer un incendie et endommager des appareils électroménagers. En plus, les dispositifs différentiels ne peuvent pas fonctionner correctement.
Les composants essentiels d'une installation conforme
Pour assurer une protection efficace et respecter les normes en vigueur, une installation de mise à la terre doit comporter plusieurs éléments clés, qui jouent chacun un rôle spécifique dans la sécurité du réseau électrique.
Du piquet de terre à la barrette de coupure
À l’extérieur du bâtiment, un piquet de terre (ou une boucle à fond de fouille) assure le contact physique avec le sol.
Le câble jaune et vert relie le piquet à la barrette de coupure, qui sert à évaluer la résistance présente sur le circuit.
Câbles et connecteurs : sections et caractéristiques
La conformité dépend directement du type de câble et des connecteurs utilisés pour le branchement à la terre. Les maisons individuelles doivent être munies d’un câble en cuivre isolé d’une section minimale de 16 mm2. Dans le cas d’un conducteur de terre en cuivre nu, optez pour une taille minimale de 25 mm2.
Le conducteur principal de type H07VR doit être de même dimension que la section d’arrivée EDF, afin d’assurer une parfaite liaison entre la barrette de coupure et le tableau électrique.
Les raccordements, quant à eux, sont réalisés à l’aide de serre-câbles résistants à la corrosion. Prévoyez aussi la mise en place d’une borne de terre avec vis de serrage.
Liaisons équipotentielles principales et locales
Une liaison équipotentielle est spécialement conçue pour uniformiser le potentiel électrique entre les différents éléments conducteurs.
Cet équipement est donc indispensable pour éviter l’électrisation, notamment dans les pièces d’eau.
Il existe deux types de liaisons équipotentielles :
- Principales : installées à l’entrée du logement, elles relient à la terre les parties métalliques des canalisations de gaz, de chauffage ou d’eau, les armatures, les charpentes et tous les éléments susceptibles de propager un courant électrique ;
- Secondaires ou locales : elles relient à la terre les parties métalliques des tuyauteries du chauffe-eau, de la douche, de la baignoire ou des menuiseries.
Norme NF C 15-100 : obligations et réglementation
En France, la norme NF C 15-100 définit l’ensemble des dispositions à appliquer lors de la conception, la réalisation et l’entretien des composants électriques d’un logement. Initiée en 1969, elle est régulièrement mise à jour afin de garantir l’intégrité physique des habitants.
La dernière modification de la norme est entrée en application le 23 août 2024. Elle comprend désormais 21 règles, régissant l’ensemble du réseau électrique d’une habitation.
En plus d’une mise à la terre obligatoire pour tous les bâtiments individuels ou collectifs, ce dispositif légal prévoit ainsi l’installation d’un protecteur d’arcs, de dispositifs différentiels, de parafoudres, d’un circuit dédié pour les bornes de recharge de véhicules électriques et d’un réseau numérique déporté.
Cette norme permet également au Consuel de vérifier la conformité électrique de votre logement et de délivrer une attestation Consuel. Cette intervention est obligatoire dans trois cas :
- la construction,
- la rénovation avec coupure de l’électricité par le gestionnaire du réseau
- la mise en place de panneaux solaires.
Techniques d'installation d'une mise à la terre selon le type d'habitation
La méthode utilisée pour l’installation d’une mise à la terre dépend de plusieurs facteurs, dont la nature du sol, la place disponible, le type de construction et les contraintes d’accessibilité.
Solutions pour maisons individuelles
Les constructions neuves ou postérieures à 1991 sont totalement mises à la terre. Il existe trois méthodes pour relier les parties métalliques au sol.
La première consiste à réaliser une boucle de fond de fouille, grâce à la mise en place d’un conducteur en cuivre nu d’une section de 25 mm2 tout autour des fondations.
Enfoui à une profondeur d’environ 1 mètre, ce câble s’étend sur une longueur minimale de 20 mètres et est directement en contact avec de la terre.
La mise à la terre peut également être effectuée par des piquets de terre. Ces derniers sont alors enfoncés verticalement dans le sol, à une profondeur minimale de 2 mètres. Un regard de visite doit être accessible pour contrôler la résistance.
Enfin, le conducteur de tranchée est installé lorsque les professionnels du bâtiment réalisent des tranchées pour raccorder les différentes alimentations de la maison.
Toutefois, le conducteur de la prise de terre doit être à 20 cm au moins des réseaux d’eau, de gaz et d’électricité, et à 1 mètre de profondeur au minimum.
Spécificités des installations en appartement
Les immeubles collectifs répondent à d’autres critères. L’ensemble des appartements est relié à une prise de terre commune, réalisée lors de la construction du bâtiment.
Les conducteurs de terre sont acheminés par des colonnes montantes, qui assurent les liaisons entre la prise de terre et les différents tableaux électriques.
Cas particulier des salles de bains
Les salles de bains présentent des risques accrus en raison d’installations électriques à proximité de sources d’eau. La norme NF C 15-100 prévoit d’ailleurs des espaces de sécurité entre les points d’eau et les prises.
En plus de ces volumes de sécurité, des liaisons équipotentielles supplémentaires sont obligatoires pour relier les différentes masses métalliques et la terre, afin d’éviter tout risque d’électrisation ou d’électrocution.
Comment réaliser une mise à la terre efficace ?
Seul un professionnel est habilité à réaliser une mise à la terre conforme, en toute sécurité.
Pour cela, il doit installer le piquet, raccorder les différentes parties du réseau de mise à la terre, et vérifier la résistance.
Comment installer un piquet : profondeur et méthode
Tout d’abord, vous devez choisir une zone où le sol est humide en permanence et située à 50 centimètres du mur.
Le piquet de terre (15 mm pour un piquet en cuivre, 25 mm pour de l’acier galvanisé ou 60 mm pour un modèle en acier doux) doit être inséré verticalement sur 2 mètres de profondeur, et dépasser d’environ 10 centimètres.
Pensez à positionner un regard de visite autour du piquet pour le stabiliser et y accéder facilement.
Si vous installez plusieurs piquets, respectez une distance minimale équivalente à la longueur du piquet.
En d’autres termes, espacez les piquets de 2 mètres si ces derniers mesurent 2 mètres de longueur.
Raccordement au tableau et aux prises électriques
Une fois le piquet en place et la barrette de mesure fixée à 30 cm du sol, vous devez raccorder la terre au tableau électrique.
Pour cela, placez des repères tous les 15 cm et tirez un fil jaune et vert jusqu’au bornier de terre situé dans le tableau. Utilisez des serre-câbles pour attacher le conducteur au niveau des points préalablement tracés dans le mur.
Par la suite, recouvrez le câble à l’aide d’une gaine rigide, pour l’isoler et le conserver à l’abri.
Ouvrez le couvercle du disjoncteur d’abonné et insérez le fil de terre. Assurez-vous ensuite de la bonne connexion du conducteur au tableau, avant de relier les prises électriques et les différents appareils qui nécessitent une sortie de terre.
Quels équipements faut-il brancher à la terre ?
Dans un logement, plusieurs équipements doivent être reliés à la terre :
- Prises de courant ;
- Appareils électroménagers : lave-linge, four, réfrigérateur ;
- Systèmes de chauffage électriques ;
- Structures métalliques et canalisations (via les liaisons équipotentielles) ;
Vérification et mesure de la résistance
Après avoir déconnecté la barrette de terre, les professionnels utilisent un telluromètre pour mesurer la résistance entre la prise de terre et le sol.
Pour cela, l’appareil de mesure est relié au piquet de terre et à deux autres tiges de métal insérées dans le sol.
Un courant électrique est alors envoyé dans la terre afin de connaître la valeur de résistance. Une valeur inférieure à 100 ohms est recommandée.
Quel est le tarif d'installation à prévoir pour une maison ?
Le tarif d’installation dépend de la méthode choisie et du type de travaux à réaliser. Une mise à la terre partielle d’un logement ancien coûte entre 250 et 500 euros TTC.
Le montant peut atteindre les 1 000 euros en cas de mise à la terre complète d’une maison individuelle.
Entretien et contrôle de votre installation
L’entretien et le contrôle de mise à la terre est indispensable pour assurer le bon fonctionnement de l’installation.
En plus d’une mesure de la résistance effectuée par un professionnel, vous pouvez vérifier les disjoncteurs différentiels à l’aide d’un multimètre.
Inspectez visuellement les différents éléments qui composent le circuit de mise à la terre.
Branchements, corrosion, connexions, les câbles situés à l’extérieur peuvent subir des détériorations avec le temps, susceptibles de diminuer l’efficacité de votre protection.
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