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Indice de réparabilité : un nouvel outil contre l’obsolescence programmée

Publié le 20/04/2021
Indice de réparabilité : un nouvel outil contre l’obsolescence programmée

Avez-vous entendu parler de l’indice de réparabilité ? Ce dispositif, inscrit dans la loi anti-gaspillage, instaure en 2021 l’apposition d’un indice de réparabilité sur les équipements électriques et électroniques.

Le but ? Promouvoir les appareils qui sont facilement réparables, et donc, plus durables. C’est surtout un premier élément de réponse du gouvernement pour lutter contre l’obsolescence programmée. Zoom sur l’indice de réparabilité.

Qu’est-ce que l’indice de réparabilité ?
 

Une mesure ancrée dans la loi anti-gaspillage

L’indice de réparabilité s’inscrit dans la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire. Cette loi a vu le jour en février 2020 et prévoit un plan sur plusieurs années pour « accélérer le changement de modèle de production et de consommation afin de limiter les déchets et préserver les ressources naturelles, la biodiversité et le climat. »
Elle s’articule autour de 5 axes :

  • La lutte contre le plastique jetable ;
  • L’information des consommateurs ;
  • La lutte contre le gaspillage et pour le réemploi solidaire ;
  • La lutte contre l’obsolescence programmée ;
  • Une meilleure production.


L’indice de réparabilité est une des mesures phare de l’axe contre l’obsolescence programmée. Elle est entrée en vigueur le 1er janvier 2021, vous devriez donc voir l’indice dès maintenant apparaître en magasin !


Une petite révolution sur le marché de l’équipement électrique et électronique

L’indice de réparabilité est un nouveau dispositif concernant la vente des équipements électriques et électroniques. Concrètement, tous les vendeurs d’électroménagers et d’appareils électriques devront afficher sur leurs produits un indice de réparabilité. Dans un premier temps, cette mesure concerne les lave-linges à hublot, les smartphones, les ordinateurs portables, les téléviseurs et les tondeuses à gazon électriques.

Vous l’aurez compris, cet indice indiquera au consommateur si le produit en question est facilement réparable en cas de panne, ou non. Le but de cette démarche ? Encouragez les consommateurs à acheter des équipements plus durables, et à les réparer en cas de panne, afin de limiter la production de déchets électriques et électroniques. En effet, ces déchets produisent une pollution d’ampleur, avec près de 53,6 millions de tonnes de déchets dans le monde en 2019, pour seulement 17,4 % recyclés. En France, on sait que seulement 40 % des appareils en panne sont réparés. L’objectif du gouvernement avec l’indice de réparabilité, c’est d’atteindre les 60 % d’ici 2025.

Les 5 critères de l’indice de réparabilité

Mais alors, comment calcule-t-on la « réparabilité » d’un lave-linge ou d’un ordinateur portable ? Le gouvernement fixe une note sur 10, en prenant en compte 5 critères :

  • Le fait que l’équipement soit facilement démontable, sans nécessiter d’outils coûteux ou difficiles à se procurer ;
  • Une documentation technique doit être fournie gratuitement pour les réparateurs et les consommateurs et rester accessible dans le temps ;
  • La disponibilité des pièces détachées, avec un engagement sur la durée du producteur à fournir des pièces dans un délai de livraison restreint ;
  • Le prix des pièces détachées qui doit être proportionnel au prix de vente de l’équipement
  • Des critères spécifiques par sous-catégorie de produit.


Plus le producteur s’engage sur ces 5 critères, plus il obtient un indice de réparabilité élevé.

Comment se calcule l’indice de réparabilité ?

Pour mieux comprendre la note finale attribuée aux produits, il faut se pencher sur la méthode de calcul de l’indice de réparabilité. Le gouvernement a mis au point une grille de notation, avec les 5 critères énoncés ci-dessus. Chaque critère fait l’objet d’une note sur 20, qui est ensuite rapportée à une note sur 100, puis sur 10.

Parmi les 5 critères notés sur 20, certains d’entre eux présentent des sous-critères avec des coefficients plus ou moins importants. Prenons l’exemple du critère « démontabilité » : le fait que l’appareil soit facile à démonter est noté avec un coefficient de 1. Le fait que les fixations qui protègent l’appareil soient faciles à manipuler et que les outils nécessaires soient faciles à se procurer sont chacun noté sur 0,5 pour obtenir un coefficient total de 2. Sans être très élaboré, ce système permet néanmoins d’accorder une plus grande importance à certains points dans la notation.

On note ainsi que les points les plus importants sont : le fait qu’une documentation soit fournie gratuitement et sur une longue durée, la facilité de démontage, la durée de disponibilité des pièces détachées, le prix des pièces détachées.

Votre nouvel outil contre l’obsolescence programmée

L’indice de réparabilité, du côté du consommateur, est une excellente nouvelle ! C’est un nouvel indicateur très intéressant à prendre en compte pour vos prochains achats d’équipement. Il vous garantit que l’appareil de votre choix est facilement réparable, qu’en cas de panne, vous ne serez pas contraint de le remplacer, et d’une certaine manière, que l’appareil en question s’inscrit dans une démarche durable. Si vous cherchiez à adopter un mode de vie plus écologique, voici un très bon outil.

A terme, il faut voir l’indice de réparabilité comme un atout pour limiter l’obsolescence programmée. Pour rappel, derrière cette expression barbare se cache des pratiques des plus douteuses, définies par la loi comme « techniques par lesquelles un metteur sur le marché vise à réduire délibérément la durée de vie d’un produit pour en augmenter le taux de remplacement ».

L’indice de réparabilité permet de prendre le contre-pied de ces pratiques : un indice faible est le signe d’un appareil que vous ne pourrez pas réparer, et que vous devrez potentiellement remplacer rapidement. L’indice permettra donc au consommateur d’être mieux informé sur ce point, et d’acheter ses équipements en toute connaissance de cause.

Vers un indice de durabilité

Le gouvernement s’active de plus en plus pour faire évoluer nos habitudes de production et de consommation. Si l’indice de réparabilité est une nouvelle mesure qui devrait faire avancer les choses, ce n’est pas la finalité du projet.

En effet, dès 2024, l’indice de répétabilité devrait être complété par un indice de durabilité, qui prendra notamment en compte la fiabilité de l’appareil, et sa robustesse. Un indice qui devrait encourager les constructeurs à produire des équipements plus durables, et qui devrait nous aider nous, en tant que consommateur, à trouver des appareils de qualité et fiables !

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